Bonjour Ă  tous,

Pour alimenter les longues soirĂ©es d’étĂ©, je vous livre les premières impressions de mon « aller/retour Â» Palavas Ajaccio. Ceci n’a pas d’autre prĂ©tention que de vous faire partager ce petit voyage. le vagabond Parti le samedi 3 juillet 2004 de Palavas vers 11h deux bateaux, un mĂ©lody, un fandango, un skipper par bateau, grand beau temps, mĂ©tĂ©o courant modĂ©rĂ© d’Ouest, une heure de moteur puis toutes voiles dehors au grand largue, La Camargue puis La baie de Fos Ă  6 nĹ“uds de moyenne, musclĂ© mais du bonheur. Le soir le vent tombe (comme d’habitude) et la mĂ©tĂ©o n’en prĂ©voit pas pour la nuit. Nous dĂ©cidons de relâcher quelques heures dans la calanque de Sormiou afin de repartir Ă  l’aube et de profiter du vent. Grâce Ă  l’informatique embarquĂ©e je « nous Â» fais une navigation Ă  travers les cailloux, superbe, la lune ne se levant que vers minuit on ne voyait pas grand chose mais je connais pas mal le coin, le mĂ©lody me colle juste derrière et tout va bien.

Mouillage dans la calanque quelques bateaux, une bière vite fait et dodo. Enfin pour moi dodo, car le collègue n’ayant pas assez mouillé de chaîne s’est retrouvé à dériver vers le large à 3 heures du matin. Le moteur qui donnait des signes de déconnades ne démarre pas, enfin un peu galère, il me racontera après, dérive, purge des filtres et du moteur et enfin mise à couple vers 5 heures. On repart vers 6h avec du vent toujours portant jusqu’au large de Porquerolles et de nouveau pas de vent mais moteur à 3,5 nœuds.

En poussant un peu de nouveau il se met à déconner donc direction Port d’Hyères afin de changer tous les filtres et de voir ce qu’il en était. Au port tout va bien il y a de la place, le collègue se fait un appontement en panne moteur juste avec le peu de vent tout se passe très bien. Le lundi on trouve les filtres et on met en ordre le tout, départ vers midi, la décision est simple si le moteur fonctionne normalement on va en Corse, sinon on reste dans le coin. Tout à l’air de cracher correctement donc nous voilà parti pour Cargèse au moteur car la météo est calme.

Traversée sans problème à 5 nœuds de moyenne, dauphins au lever du jour une traversée banale mais toujours aussi bonne. La joie de voir la terre au petit jour reste aussi forte qu’à ma première traversée. Mon bon vieux fandango se comporte à merveille. Mouillage devant l’entrée du port pas de bateaux puis une dizaine en fin d’après midi, rebière et visite puis resto et enfin dodo tout va bien.

Le mercredi matin je fais les pleins de GO puis on part vers Ajaccio par petit temps mais on n’est pas pressĂ©, on a rendez-vous avec un autre bateau que le soir. Mouillage Ă  Isolella et les amis arrivent vers 20h après une traversĂ©e de 54 heures dont 6 h ….Ă  la voile. Tout le monde se retrouve pour une grillade dans une splendide maison dominant la baie d’Ajaccio. Quelle est dure la vie …. Et nous, on doit rentrer ! La mĂ©tĂ©o commence Ă  dĂ©conner et l’annonce de coup de vent sur le continent dĂ©marre nous en sommes au BMS 250, Ă  l’analyse des bulletins on dĂ©cide de partir jeudi matin en espĂ©rant rallier le continent au mieux et après on avisera.

C’est parti on ne perd pas de temps, au vue des cĂ´tes, le vent est de sud, donc de travers, c’est bon, on sent que cela tourne et monte en puissance, donc prise de ris de mon cĂ´tĂ© j’ai une bĂ´me Ă  enrouleur donc je rĂ©duis correctement le mĂ©lody prend deux ris, assez vite Ă  la tombĂ©e de la nuit le vent est d’WNW 5 / 6 la mer se creuse, vagues de 3 / 4 mètres dĂ©ferlantes. Je range le gĂ©nois et monte la trinquette sur l’étai largable, je ne vous dis pas les prĂ©cautions au moindre dĂ©placement si « tu tombes t’es mort Â» c’est simple, sinon Ă  l’abri de la capote et le pilote tenant bon c’est très supportable. OK cela mouille beaucoup mais c’est la mer. Je maintiens, pour ma part un cap aux alentours des 330 mais le mĂ©lody craque un peu et se fait embarquer, on se perd de vue et de radio dans la nuit. Pas de panique il n’y a pas de grands dangers. On se trouvera le lendemain. La nuit se passe bien j’avance tout de mĂŞme Ă  4 nĹ“uds et le matin les cĂ´tes sont lĂ . Je me trouve vers le Cap Dramont. Ce n’est pas terrible mais c’est pas mal. Je dĂ©cide de me diriger vers St Tropez. J’ai perdu mon copain mais, oh miracle, les GSM fonctionnent et j’ai de ses nouvelles il est Ă  …… NICE et se dirige au port de Villefranche / mer. Il s’est vraiment laissĂ© embarquer, rien n’est grave tout va bien rien de cassĂ© c’est le principal les bateaux sont sur le continent donc on peut gĂ©rer la suite.

Vers 21h j’essaie par trois fois de mouiller devant St Tropez mais trop de vent je ne tiens pas et risque la cata seul ce n’est pas Ă©vident de remonter l’ancre en s’aidant du moteur. Heureusement que j’ai installĂ© un bouton de commande près de la barre mais le risque de faire un paquet avec la chaĂ®ne est omniprĂ©sent en dĂ©sespoir de cause je me rĂ©fugie Ă  Port Grimaud ou l’on m’accueille parfaitement bien avec un zodiac et du personnel pour l’appontement. C’est parfait (pour 28.30€). Enfin le bateau s’arrĂŞte de bouger, super pot sur un bateau voisin des gens très sympas, mais il faut penser au lendemain, je remets tout en ordre pour un dĂ©part Ă  6h. Bonne nuit dans la couchette navigateur, le reste est « un peu Â» mouillĂ© !!!!

DĂ©part avec le soleil, du vent dans le dos et c’est reparti. Cela remonte dans l’après-midi dans la baie d’Hyères, vent de face je tire des bords, grande voile et moteur, enfin vers 15h j’arrive au port d’Hyères ou après avoir attendu au mouillage j’ai enfin une place. Tout ne va pas trop mal, rĂ©sultat des courses un chandelier cassĂ© sur le mĂ´le en bĂ©ton mais ce n’est pas grave. Nous sommes le samedi soir et BMS 255, c’est dĂ©cidĂ© je voyage la nuit c’est plus calme, donc dĂ©part 23h moteur, passe de Porquerolles puis Cap SiciĂ©, puis le Bec de l’Aigle, puis passage de l’île Maire et de nouveau la rade de Marseille blanche avec la mer et le vent toujours de face. Allez courage on va jusqu’à Carry, on fait les pleins et on repart de nuit. Tout se dĂ©roule bien, je suis accueilli au port jusqu’à 16h ou lĂ  il faut que je prenne une place pour la nuit, je dĂ©colle longeant les cĂ´tes jusqu’à Carro puis le golfe de Fos cela va se calmer…. BMS 257 mais en se calmant enfin et surtout se dĂ©calant vers l’Est. Le bateau est en parfait Ă©tat, le capitaine aussi, on attaque la baie de Fos et c’est vraiment le « bordel Â» grosse mer de face, on n’avance pas, j’ai failli renoncer et puis une belle anecdote me donne le moral. En effet je contacte sur le canal 12 la vigie du port de commerce afin de m’inquiĂ©ter du trafic, après m’être prĂ©senter la personne m’annonce un pĂ©trolier rentrant et un porte-container sortant, rien de bien particulier et me souhaite un bon retour Ă  Palavas…… silence de mon cĂ´tĂ© car je n’ai pas mentionnĂ© mon port donc je demande si on se connaĂ®t …. DĂ©gagement vers un canal libre et lĂ  la personne se prĂ©sente et c’est un concurrent de course virtuelle auquelle je participe sur Virtual Transat. Le monde est petit quand on pense Ă  la probabilitĂ© de rĂ©unir le fait qu’il travaille, que j’appelle, et que l’on a en commun un jeu virtuel. Ce fut le bon moment de la soirĂ©e.

La mer est toujours aussi forte je me déhâle tant bien que mal à 2 nœuds et vers 21 h je suis vers l’embouchure du Rhône au niveau des bouées Roustan. La fatigue me fait faire une belle connerie confondant les bouées je me dirige tranquillement en plein vers les bancs de sable, heureusement il y a un Dieu pour les cons et je m’en aperçois à temps. Tout va de mieux en mieux le vent et donc la mer se calme un peu et Pendruig (mon bateau) peut enfin lâcher les chevaux et retrouve une allure plus normale vers l’écurie. Nuit tranquille et arrivée au port à 7h15, retour maison douche et je pointe au boulot à 8h45, et après on va me dire que les fonctionnaires ne sont pas consciencieux……

Mon ami arrivera mercredi matin heureux mais fatigué.