L'idĂ©e est lancĂ©e : on se voit au Frioul un week-end d'octobre, les 4 et 5. Tout le monde est motivĂ© et l'on sent un profond enthousiasme parmis la communautĂ© d'Hisse et Oh. C'est formidable. C'est dĂ©cidĂ© je pose deux jours de congĂ©, je pars le jeudi soir et reviens le lundi. Qui pars avec moi ? La baronne est partante et La Reynette vient nous rejoindre. Nous serons donc trois Ă  bord du PenDruig.

Plus la date se rapproche plus la tension monte. Tout d'abord la mĂ©tĂ©o : pas terrible au dĂ©but mais le vent prĂ©vu est dans le bon sens pour le dĂ©part et doit tomber pour nous permettre de revenir. Le bateau est pret mais j'ai toujours un doute sur les filtres moteurs (j'en prends en rechange au cas ou), les courses sont faites le mardi soir. Tout est OK.

Jeudi comme prévu je quitte le boulot à 16h30, fonce à Palavas, et départ à 17h30. Sylvie et Annie sont déjà prêtes, le reste de l'approvisionement est à bord. On largue les armarres.

Dès la sortie du port le vent est là NNO, 15 noeuds. Le génoa est déroulé, cela suffit pour être à 5,5 noeuds. Je donne quelques consignes sur la manipulation du bateau mais tout est simple, tout va bien se passer.

Nous avons des nouvelles d'un autre bateau qui est Ă  une quinzaine de miles devant nous. C'est nos amis KpK et Terrisse. Ils vont bien et eux aussi ont du vent.

Il fait très beau mais nous sommes tout de même en octobre et le froid se fait sentir. Chacun se prépare pour le nuit en se couvrant chaudement. La baronne prend le premier quart .... de couchette et nous restons Annie et moi aux commandes. En fait on surveille surtout le pilote faisant le reste.

Le vent est au rendez-vous et nous oblige à lofer légèrement pour ne pas être en vent arrière. La vitesse augmente et nous sommes constamment à 6 noeuds. La mer se lève un peu mais tout va très bien, nous avançons vite et dans le bon sens. Nous avons laissé l'Espiguette, puis les Saintes Maries et déjà nous longeons la Camargue avec Beauduc et Faraman. La nuit est fraîche et le port de la veste de quart et la salopette est de rigueur. Chacun part dans ses rêves et guette au loin les lumières de Marseille, lieu de notre arrivée. Annie va se reposer et Sylvie vient me rejoindre dans le cockpit. Moi, je suis en pleine forme et la fatigue ne se fait pas sentir.

An niveau de la baie de Fos je décide d'empanner afin de revenir vers la cote pensant que la mer sera moins formée. Il n'y a aucun trafic de pétrolier dans la baie et c'est tant mieux. Vers 2h30 le téléphone sonne, c'est Jacques qui nous signale leur arrivée au Frioul, super. Il a trouvé une place au quai d'honneur à côté du bateau de Pascal. Il nous attend mais on en a encore pour trois heures. Peu après je leur signale qu'ils peuvent aller se coucher et que l'on se verra dans la matinée. Pour nous tout est OK, la mer s'allonge un peu ce qui est normal avec l'augmentation de la profondeur, le vent ne se calme pas, nous alternons génoa en plein et génoa enroulé à la première marque. Le pilote est toujours aussi bon, il a fallu simplement que je change le niveau de réponse. Je suis super content car la batterie de 90 A tiens bien le coup, pilote plein régime, feux de navigation, gps, vhf et de temps en temps l'ordinateur.

A 5h30 nous longeons l'île de Ratonneau. Un ferry veut jouer les gros bras devant nous, même pas peur, si, un peu Annie. Le moteur est en marche, la voile enroulée et nous entrons dans le port du Frioul. La mer, enfin, se calme mais il y a encore pas mal de vent. Un petit tour dans le port, les parebattages sont en place ainsi que les amarres. Je vois bien les deux bateaux au quai d'honneur mais je ne me sens pas capable d'attrapper une bouée puis de reculer au quai. Il y a une bonne place en long sur le quai d'honneur, on y va et on verra tout cela dans quelques heures.

Le bateau est amarrĂ©, tout est OK, enfin on va se coucher, il est 6h30. On aura mis en gros 12h pour faire 80 miles. Je dormais bien lorsque le tĂ©lephone sonne : je ne râle pas c'est mon Ă©pouse .... de plus, j'entends dehors, la douce voix de Jacques qui parle de petit dĂ©jeuner. Allez ,oust, on n'est pas lĂ  pour dormir, ah cela fait dĂ©jĂ  trois heures que je me suis couchĂ©, cela doit suffir.

Les retrouvailles sont toujours aussi sympas, Jacques et Thierry puis Pascal. Un bon café au troquet du coin puis un autre bon café avec tout le monde sur mon bateau (ces dames sont réveillées, Annie un peu dans le gaz mais çà va). Les autres bateaux s'éveilent aussi il y a Ti-punch et Marc. Le maître du port nous conseille de manoeuvrer les bateaux afin de les rassembler au quai et se propose de nous aider à prendre les bouées. Heureusement qu'il est là.

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Le melody de Marc est en panne moteur, moi je ne suis pas très chaud avec le vent. Bref tout le monde s'entraide et nous voilà tous les uns à côté des autres. Les amarres sont bien tendues et une garde sur chaque bateau est nécessaire pour tenir à peu près les bateaux droits.

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Il faut dire que le vent ne faiblit pas et nous prend légèrement de côté. Les copains arrivent peu à peu et voilà une flotte de huit bateaux.

les bateaux

Allez on mange ! Pas de soucis. A bord ! Pas de problème. Et voilĂ  comment on improvise un casse croĂ»te Ă  14 dans le cockpit enfin presque puisque La Baronne se repose dans le bateau.

simple casse croûte à bord

Le soir on remet cela mais au chaud dans le merveilleux et somptueux bateau de Falcor : c'est bon le luxe et l'opullence. Quelques verres d'apĂ©ro plus tard on se fait une grosse platrĂ©e de pâte. Quel bonheur de se revoir et de dĂ©couvrir de nouveaux copains. C'est tout de mĂŞme super que des personnes ne se connaissant qu'Ă  travers le site se retrouvent comme si elles s'Ă©taient vues hier. CĂ  doit ĂŞtre çà une famille. Plusieurs points communs entre tous ces gens lĂ  : le site Hisse et Oh, la mer mais surtout la franchise, l'honnĂŞtetĂ© dans la façon d'ĂŞtre et dans les propos. Personne ne s'est jamais cachĂ©e derrière un Ă©cran ou un clavier et au contraire est fière d'ĂŞtre lĂ  et de se montrer.

Bon comme disait "l'autre" : " Il se fait tard ..... il faut que je rentre chez moi"

Tout le monde a besoin d'une bonne nuit de sommeil qui s'annonce agitée. Le vent est toujours là.

quel vent !

Samedi matin les Ă©quipages Ă©mergent doucement. Pas de casses durant la nuit tout a bien tenu. Nous recevons des nouvelles des autres copains qui venaient de Toulon, certains ont fait demi-tour et d'autres sont Ă  La Ciotat. Sage prĂ©caution car la mĂ©tĂ©o est toujours aussi animĂ©e. Ils vont venir au Frioul par la navette (s'il y en a ...) Notre joyeux GO nous a trouvĂ© un lieu Ă  l'abri pour le repas c'est super. Les toulonais sont arrivĂ©s, nous pouvons nous rassembler pour dĂ©guster les diffĂ©rentes spcĂ©cialitĂ©s emmĂ©nĂ©es pas les matelots, çà va des huitres, aux multiples pâtĂ©s accompagnĂ©s de boissons des Ă®les et des vignobles du sud. La paĂ«lla se construit doucement, çà sent bon .... quand est-ce qu'on mange ? On est presque prèt mais il me semble que certaines personnes manquent .... quelques mouvements de foule et l'on voit arriver bien encadrĂ© de KpK, Annie et Nolan (Alexandre) notre Tom vĂ©nĂ©rĂ©, le crĂ©ateur d'Hisse et Oh. Surprise gĂ©nĂ©rale (ou presque, j'Ă©tais au courant), peu de gens le connaissait Ă  par ceux qui Ă©taient Ă  Paris au salon nautique. Tout le monde vient le saluer et lui marque une profonde reconnaissance pour tout ce qu'il fait pour ce site. Enfin on peut manger. Superbe paĂ«lla.

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paella

Les présentations de chaque matelot donnent l'occasion de beaucoup de rigolade. Le vin coule à flot enfin c'est génial, l'ambiance est à son comble. Tout le monde paraît heureux. Le soir, les toulonnais doivent rejoindre leur bateau (c'est en fin de compte la seule ombre de ce week end), nous on se retrouve sur le bateau de Falcor (à un moment nous y étions 24 dans le carré).

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Les restes de la paëlla sont réchauffés et même si personne n'a trop faim les assiettes de nouveau se vident en silence. Les émotions, le vent et peut-être un soupson d'excès alimentaire font que pas mal de matelots vont se coucher. La nuit de samedi à dimanche fut particulièrement agitée, bref on n'a pas beaucoup dormi. Enfin au matin le vent finit par se calmer comme prévu et il fait un superbe soleil. Les premiers départs sont annoncés, pour moi ce sera vers midi. Entre temps nous avons percuté une survie (j'en parle ailleurs). Allez il faut y aller, il faut rentrer. Adieu à tous et à bientôt comme on dit. Les îles tournées le vent est dans le nez enfin le peu de vent , donc moteur, grande voile haute et bordée à plat. Il suffit de prendre son mal en patience. Nous longeons la côte et c'est plus sympa. Déjà le golfe de Fos, dans lequel circulent quelques mastodontes. Un devant à babord, deux à tribord. Cà passe. L'eau est d'un calme extraordinaire.

Le rhône est passé dans la foulée. Il ne fait pas très chaud et le moteur ronronne bien.

Vers 21h nous sommes déjà au large des Saintes et à 23h le bateau est amarré à sa place. Tout le monde va se coucher et à demain.

Et voilà un week-end comme on aimerait en vivre souvent et surtout qu'un maximum de gens découvre cette amitié et ce respect entre des personnes intelligentes.

merci à tous et particulièrement aux photographes